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UNE TRANCHE DE VIE QUOTIENNE SUR LE TERRAIN

RECIT d’UN CAPORAL ZOUAVE FRANC-TIREUR
EN MISSION SUR LE PLATEAU d’AVRON

Ce qui va suivre est le récit d’une mission le 21 Décembre 1870 sur le Plateau d’Avron , extrait d’un des livres d’Amédé Achard ( Récit d’un Soldat paru en 1885) à partir des notes écrites sur le terrain par son beau fils René Jean François auquel il a fait cette dédicace : « Celui qui écrit à celui qui s’est battu »

En route pour le Plateau ….


«… Un soir , en effet il pouvait être dix heures . Il faisait une nuit claire . C’était le temps où l’on avait abandonné un peu lestement le Plateau d’Avron en y laissant des masses de munitions , ce même plateau dont la possession devait porter un coup funeste à l’armée prussienne….
Un mouvement rapprocha mon bataillon du village de Rosny , ou les maraudeurs n’avaient laissé ni une porte ,ni une persienne , ni un volet. Les maisons avec leurs fenêtres béantes ne cachaient plus u habitant , si ce n’est ça et là quelques misérables fugitifs qui remuaient dans les caves…. La compagnie arrive à Rosny. Le village était mort ; le vent se jouait à travers les maisons . Nous commencions à nous engager dans les tranchée qui creusaient le Plateau d’Avron ; la brigade nous suivait et les occupait tour à tour après nous . il ne fallait plus rire , ni crier .

Bientôt nous étions à Villemomble, devant le parc de Beauséjour . deux douzaines de petites maisons , séparées les unes des autres par des enclos fermés de murs , s’élevaient ça et là .
Le moment était venu de reconnaître le terrain , lorsqu’un « Ver da » vigoureusement accentué nous arrêta net . Chaque soldat resta immobile à sa place , attendant le signal ; un coup de sifflet lancé par notre lieutenant le donna . Quels bonds alors .

Curieuse prise de guerre ….


Huit ou dix coups de feu partirent sans atteindre , mais nos baïonnettes ne trouvèrent rien devant elles . la vedette ennemie avait décampé ; un sac resta en notre pouvoir, un sac seulement, mais quel sac !! Il est devenu légendaire dans l’histoire de la compagne . Un zouave en fit l’inventaire à haute voix comme un commissaire-priseur , devant un cercle de curieux qui riaient aux éclats . Ah ! le bon père de famille et l’aimable époux ! Il y avait là dedans, mêlés à une petite provision de tabac et à un gros morceaux de lard n, une paire de souliers vernis , trois paires de bas de soie , deux jupons de femme , un autre en laine , un encore en fine toile garni de valencienne , deux cravates de satin, une robe de petite fille ornée d’effilés, de bonnes pantoufles bien chaudes , que sais-je encore ? une camisole , deux bonnets , quatre mouchoirs de batiste , une garde robe complète enfin et de plus un portefeuille contenant les photographies de la famille entière . Le sac vidé , il fut impossible de le remplir de nouveau tant ces objets étaient empilés avec art .
La capture d’un Saxon, qui s’était blotti dans le grenier d’une maison ou brûlait un bon petit feu acheva de nous mettre en gaieté.

Mission de confiance…


« Je m’aperçus à cet instant que le capitaine de la compagnie était en conférence avec le commandant du bataillon.
Tu vas voir me dit tout bas le médaillé, on attend quelque chose , et on va nous inviter à nous reposer .
Il ne se trompait pas , on attendait une compagnie de francs-tireurs de la division Butter qui devait y flanquer notre droite et on nous donna l’ordre de nous coucher à plat ventre dans la neige .
Il faisait un clair de lune magnifique ; le Plateau d’Avron était tout blanc ; nous regardions devant nous , ne soufflant mot , si ce n’est à l’oreille d’un camarade . Un voix m’appela ; le commandant avait demandé à mon capitaine de lui désigner un sous officier pour aller à la recherche de cette compagnie qui n’arrivait pas et l’amener . Le capitaine m’avait nommé . Je reçus ordre de battre le plateau dans tous les sens . »

Bonne chance … !

« Allez bonne chance ! me dit mon capitaine , qui ne semblait pas tranquille .
Je mis le sabre-baïonnette au bout de mon chassepot , et m’éloignais à grandes enjambées …./ ..Au bout de quelques minutes je me trouvais seul dans l’immensité du plateau errant sur un linceul de neige épaisse qui étouffait le bruit de mes pas . Je me faisais l’effet d’un fantôme . Rien autour de moi , j’avais perdu de vue mes compagnons…/ … Quelques fois je m’arrêtais ; j’écoutais , je prenais le vent ; rien , toujours rien , et je continuais , bien résolu à ne rentrer qu’après avoir parcouru l’étendue entière du plateau .
Il y avait déjà plus d’une demi-heure que j’errais ainsi , et cette demi-heure m’avait paru plus longue qu’une longue nuit lorsqu’à une distance de 600mètres à peu près j’aperçus aux vifs reflets de la neige le scintillement de quelques baïonnettes qui semblaient se mouvoir…../.. … je criai :Qui vive ! …./ …Je criai donc à la patrouille de venir me reconnaître ; une ombre se détacha du groupe indécis qui faisait tache sur la neige devant moi , et s’avança : c’était le capitaine de la compagnie que je cherchais…../… j’avais été éclaireur , je devins guide et la compagnie des francs-tireurs que nous attendions opéra son mouvement. »

Dans Beauséjour …essai de dynamite

« Pendant que je marchais à coté du capitaine un échange de coups de fusils m’annonça que nos avant-postes causaient avec les avant-postes ennemis .
On avait commencé le long des murailles du parc de Beauséjour le travail de la mine . Le génie et els pioches étaient à l’œuvre ; les pierres tombaient ; on allait faire l’essai de la dynamite sur un gros pan de mur. J’arrivai à temps pour assister à cette expérience. Je ne veux pas dire du mal de ce nouvel agent chimique , ni nuire à sa réputation ; mais ses débuts dans la carrière de la destruction ne me semblaient pas heureux : deux détonation pareilles à deux coups de canon nous apprirent venait de faire explosion . On courut au mur qu’elle avait pour mission de mettre en poudre ; on y découvrit deux trous de 50 centimètres carré chacun : c’était un médiocre résultat , après deux heures de travail surtout . Il marqua cette nuit la fin de notre expédition. »

(les sous titres ne sont pas dans le récit et on été rajoutés pour faciliter la lecture sur Internet)

 

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