Skip to Contentretour à l'accueil Plateau Picard  
site de pilotage  
  
   

RECIT DE L’OCCUPATION DU PLATEAU D’AVRON

PAR L’AMIRAL SAISSET FIN NOVEMBRE 1870

 

 

UN ARTICLE DE PRESSE D’EPOQUE

 Nos recherches de documentations sur ce qui s’est passé au Plateau d’Avron durant la guerre de 1870 nous a conduit à retrouver le numéro 714 de l’ hebdomadaire « LE MONDE ILLUSTRE » publié le 17 Décembre 1870.

Dans la rubrique « Le BULLETIN DE LA GUERRE » il est fait un tour d’horizon des différents fronts et un article du journaliste Maxime Vauvert, page 391 , relate les conditions qui ont amenées l’Amiral Saisset à faire occuper le Plateau d’Avron par ses troupes fin Novembre 1870 .

Nous reprenons ci-dessous l’intégralité du texte de l’article ,ainsi que certaines gravures figurant dans cet hebdomadaire .Nous avons avec cet article l’explication concernant des conditions qui ont inspiré M.H de Montaut pour réaliser le croquis de la scène intitulée : La Défense –L’Amiral Saisset , de son observatoire du fort de Noisy le Sec , surveille l’occupation définitive du plateau d’Avron » et qui a été publié dans l’hebdomadaire . (NDLR : les sous titres ont été rajoutés pour faciliter la lecture)

UN DESCRIPTIF DES LIEUX

« Le Plateau d’Avron. – En avant du village et du fort de Rosny, dans l’angle aigu formé par la bifurcation de la ligne ferrée de Strasbourg et celle de Mulhouse, au-dessus de Villemomble, s’élève la butte d’Avron. Ses pentes septentrionales viennent mourir à la station de Gagny , près de la villa Destouches. C’est un mamelon isolé , détaché des buttes Chaumont , des hauteurs de Belleville, de Romainville et de Montreuil d’un côté ; de l’autre des croupes boisées du Raincy et de Montfermeil. A ses pieds et traversant Neuilly Sur Marne , court la route nationale et militaire de Strasbourg que viennent effleurer les sinuosités de la Marne et du canal de Chelles

La partie la plus élevée du plateau d’Avron forme ce que l’on appelle la Grande Pelouse , et offre un développement de 209 mètres de large sur 700 mètres de longueur.

Sa hauteur couronnée de trois ou quatre bicoques et de bouquets de romarins , est exactement celle du plateau de Montfermeil , occupé par les batteries prussiennes .

Du côté de Paris ,une route carrossable , venant de Rosny, mène sur la hauteur. Cette route est directement sous les feux du fort de Rosny et ceux de la redoute de la Boissière (*). Il était interdit aux Allemands de passer par là. Une autre voie, un sentier ou mieux un ravin , donne accès sur la Grande Pelouse. Elle part de Villemomble, mais l’artillerie ne saurait s’y frayer un passage . Du côté prussien , c'est-à-dire vis-à-vis la Maison Blanche , le mamelon est coupé à pic, inabordable. Cette position , commandée et défendue par les forts de Rosny , de Noisy et de Nogent , intenable pour les Prussiens , était précieuse pour la défense. De là , on peut , avec de l’artillerie ,atteindre , derrière Gagny et Chelles , les convois et les colonnes ennemis arrivant du Nord de la Marne. On prend en écharpe le pasage de la Marne , soit au pont de Gournay , soit à l’écluse de Neuilly sur Marne ou se trouvait , il y a quelques jours encore , le quartier général de l’armée saxonne. Les convois militaires de l’ennemi ont dû aussi , pour passer la rivière, reculer jusqu’à Lagny, où un nouveau pont de bateaux a été par lui établi.

(*) NDLR : une redoute en terme militaire est un petit ouvrage de fortification isolé .

 

DESACCORD ENTRE SAISSET ET TROCHU

Quelques jours avant la bataille du 2 décembre , le vice amiral Saisset vint trouver le Gouverneur de Paris et lui signala , avec toute la chaleur d’un inventeur pour sa découverte , l’importance du plateau d’Avron.

Le Général Trochu ( en médaillon ci contre) l’écouta religieusement , mais froidement. Tout ce que put obtenir de lui le vice-amiral fut un : « Nous verrons » peu encourageant pour l’occupation immédiate de ce point stratégique . Le Vice-amiral Saisset retourna à son observatoire du Fort de Noisy .

 

CHANGEMENT D’AVIS ET PRECIPITATION

 La veille du combat de Villiers , le vice-amiral recevait l’ordre d’occuper vivement le plateau d’Avron avec de l’artillerie. Cet ordre était signé de Trochu. Le brave marin n’en revenait pas. « Comment se disait-il , il y a deux jour le gouverneur alors que je lui démontrai l’utilité urgente de nous établir sur la Grande Pelouse , avait l’air de m’écouter à peine , et aujourd’hui c’est de lui-même que me vient l’ordre de la couvrir de canons ? » Et Mais après un moment de réflexion :  « Suis-je enfant ! s’écria le vice-amiral ; si l’occupation du plateau d’Avron avait été exécutée il y a trois jours comme je l’indiquais , les Prussiens auraient été prévenus , par cette occupation même, de notre attaque sur Villiers et Champigny . – Mais je n’ai pas de temps à perdre, vite à l’œuvre. »

Et le vice –amiral Saisset fit amener sur « son » plateau d’Avron une de ces formidables pièces de marine dont la plupart de nos redoutes sont armées et qui portent à 8 kilomètres. Des canons de 30, de 24 , et de 7 , avec quelques mitrailleuses , suivirent la grosse pièce et gravirent les pentes du plateau. Toute cette formidable artillerie fut promptement mise en place , et cela à la barbe des sentinelles prussiennes qui montaient la garde au bas des crêtes taillées à pic .

L’ARTILLERIE ENTRE EN ACTION

Le 2 décembre , la redoute d’Avron se mit de la partie qui se jouait sur les bords de la Marne . Elle tira vigoureusement sur les prussiens , qu’elle prenait en enfilade et qui ne savaient d’où leur arrivait la pluie de projectiles qui les écrasait.

Leur parc d’artillerie , qui se trouvait à Villiers , recevait des obus qui menaçaient de faire tout sauter . Les batteries prussiennes se retournèrent brusquement et essayèrent de répondre à l’attaque en canonnant le plateau .. Mais leurs obus arrivaient trop court. Ils éclataient à 500 mètres de la redoute.

Aujourd’hui , le plateau de la Grande Pelouse peut rivaliser d’importance avec les Hautes Bruyères et le Moulin Saquet . Il est occupé par 6600 hommes de troupes. Sa formidable artillerie est servie par les marins et les corps francs d’artillerie placés sous le commandement des capitaines Pothier et Sionnet.

Depuis le 2 Décembre , la redoute du plateau d’Avron ne cesse de mitrailler la formidable batterie que les Prussiens ont établies sur les hauteurs de Chelles. La distance est de près de 7000 mètres et les obus portent même au-delà. Le village de Chelles ne sera bientôt plus tenable pour les Prussiens quelque soin qu’ils prennent de se blottir dans les carrières .

BEAUCOUP D’OPTIMISME …. QUE L’AVENIR BATTTRA EN BRÊCHE (*)

Avec Chelles et son plateau, Avron tient encore sous la main Montfermeil et ses hauteurs . Les Allemands n’ont pas longtemps à rester dans ces parages. On les traquera de là , du Raincy , comme on les traque en ce moment de Chelles et de Gournay. Espérons que nos projectiles seront assez intelligents pour respecter l’église paroissiale de Chelles qui domine cette belle terrasse située à l’extrémité du village. Ce monument qui date de 1778 , est précieux au point de vue archéologique. Il y a là un chœur qui date du XIIème siècle , avec un beau Christ en bois et des sépultures d’un maître- autel remarquable. Les âmes candides verraient avec regret se disperser sous la mitraille les reliques et la chaussure de sainte Bathilde et la tête de saint Eloi qui y sont renfermées.

Le plateau d’Avron , dont la réputation stratégique commence à peine , fera parler de lui sous le chaume prussien bien longtemps . » (*)

 

(*) NDLR : les propos du journaliste sont, semble-t-il , destinés à rassurer les parisiens enfermés et affamés dans Paris pour maintenir leur moral …..mais le bombardements de fin décembre1870 par l’artillerie prussienne particulièrement bien implantée sur le plateau du Raincy comme le relatent des récits d’époque ….confirment que l’ennemi était bien mieux organisé que nos troupes… et que leur stratégie était de meilleure qualité ….Voir les récits des journées de fin décembre

 

RECUPERATION DES MORTS

Dans l’article ci-dessus le journaliste décrit les bombardement de nos troupes en direction des prussiens stationnés sur les hauteurs de Villiers . Il y a eu également la célèbre bataille de Champigny . Dans le même hebdomadaire le journaliste a également relaté la récupération , par les français et le prussiens , de leurs morts . C’est en quelque sorte la suite de l’article ci-dessus …après le bombardement et nous en reprendrons ci après  quelques extraits qui décrivent la situation :

 « Le lundi qui a suivi les glorieuses journées des 30 novembre et 2 décembre , un rapport prussien donnait avis au Général Ducrot que de nombreux cadavres restaient encore sur le terrain situé entre les avant-postes ennemis . Le lendemain les ambulances de la Presse ,ayant à leur tête M Sarrasin médecin en chef de la deuxième armée de Paris………..emmenaient soixante frères de la doctrine chrétienne et une escouade de terrassiers. Arrivés aux avant-postes prussiens , un armistice temporaire fut conclue et on se mit à l’œuvre. La terre ,durcie par la gelée ,fut attaquée par le pic des terrassiers qui commencèrent la corvée funèbre, tandis que les frères mettaient les brancards sur le dos …..…..

Comme la veille les voitures d’ambulances furent confiées à des soldats du train prussiens, qui seuls peuvent franchir les lignes allemandes ( ndlr : pour ramener nos morts ) Quatre tranchées furent ouvertes…. Celle réservée aux officiers et encadrée de deux autres tranchées parallèles de cinquante deux mètres de long sur deux mètres de large et autant de profondeur, ne mesure que seize mètres Perpendiculairement à ces trois fosses parallèles une autre tranchée de trente-trois mètre fut creusée…… Les cadavres que nous remettait l’ennemi étaient tous dépouillés de ce que leurs vêtements avaient pu contenir d’un peu précieux au moment ou ils étaient tombés sur le champs de bataille . La rapine allemande avait passé par là ……

A la nuit , tout fut terminé : les fosses comblées , le sol nivelé . Une croix en bois noire fut plantée sur chaque tumulus. Elle porte cette simple inscription : Ici reposent six cent quatre vingt cinq soldats et officiers français tombés sur le champ de bataille ,ensevelis par les ambulances de la Presse . Le 8 décembre 1870. Les allemands de leur côté ont inhumé leurs morts, mais ils l’ont fait loin des regards ennemis . »

 

NDLR : Et dès le lendemain ….les combats et les bombardement d’artilleries réciproques reprirent  faisant de nouveaux morts ….!!!! . Sans commentaires superflus ….

Page précédente : Un futur prix Nobel combat au Plateau

Page suivante:messe et sobriété sur le terrain

Sommaire

 
Menu
pu
Accueil
pu

PLATEAU d’AVRON /origine du nom . - Aperçu Historique , Chateaux d’Avron et les seigneurs d'Avron

pu
CHATEAU d’AVRON de Claude LE RAGOIS DE BRETONVILLIERS
pu

Séminaire de St Suplice au Château d'Avron. "les Solitaires d' Avron"

pu

Eglise Notre Dame d' Avron

-L'Historique de la construction

-Les Vitraux et les Mosaïques

g1

Guerre de 1870 au Plateau d'Avron

pu

Livres découverte du Plateau

Visite Guidée du Plateau d’Avron rue par rue

Ecoles Avronnaises- Historique et Photos de classes
pu
Les ritals Bergamasques d'Avron
pu

CURIOSITES DU PLATEAU D’AVRON (le Bassin , le Château d’eau, la Maison de Carton, le Casino  etc .….

pu
Infos et anecdotes Avronnaises
pu
Tranches de vie Avronnaise
pu
Le futur parc d'Avron
pu
Carrières de Gypse et Plâtrieres d'Avron
pu
L'association ADSEPA Autoroute A 103 Environnement et urbanisme avronnais

 

 

   
   
contacts