Skip to Contentretour à l'accueil Plateau Picard  
site de pilotage  
  
   

 

GUERRE DE 1870

Souvenir de la MOBILE

 

REMERCIEMENTS

Nous remercions tous ceux qui nous ont adressé des messages de félicitations à propos de la relation que nous avons fait de la situation vécue par nos troupes qui ont tenu le Plateau d’Avron au cours du dernier trimestre 1870 pour protéger Paris de l’envahisseur prussien . Cette relation était d’autant plus précise qu’elle était faîtes par reprise de documents d’époque et de livres de souvenirs de certains combattants survivants .

 

Nous remercions également tous ceux qui nous ont fait suivre différents documents sur cette période qui a rendu célèbre le Plateau d’Avron dans l’Histoire de la France .

Parmi ces documents nous avons été «captivé » par l’extrait d’un livre écrit et publié en 1872 par AMBROISE RENDU sous le titre «  Souvenirs de LA MOBILE ». Des souvenirs très récents par rapport au conflit ….puisqu’ils ont été écrits à peine plus d’un an après l’évacuation du Plateau en Décembre 1870 . Cet ancien officier des 6 ème , 7 ème et 8 ème Bataillon de la Seine expose dans 107 pages ce qu’il a vécu et vu sur le Plateau d’Avron ..

Ce document nous a été transmis par son arrière petit fils , Marc AMBROISE RENDU, que nous tenons a remercier particulièrement car il s’agit là d’un document rare qui se lit comme un reportage sur un champ de bataille et qui apporte des précisions inconnues jusqu’alors dans les documents généralement utilisés pour parler de cette période . Nous avons extrait de ce livre la description de ce qui s’est passé le 27 décembre 1870 lors d’une phase du bombardement du Plateau par les Prussiens depuis leurs positions situées sur les plateaux du Raincy et de Gagny .

 

 

UN EPISODE SANGLANT AU PLATEAU D’AVRON

 

Ambroise Rendu qui était cantonné dans une maison du quartier de Beauséjour , effectuait ce jour là en compagnie du Colonel Valette un «tour » du Plateau d’Avron :

 

«….  Il m’a été permis d’assister à chacune des péripéties de ce bombardement ; j’ai accompagné notre colonel dans toutes ses tournées , et tout ce que j’écris ici ,je puis dire encore : je l’ai vu . …. »

 « … A une heure , le feu reprend avec son intensité première. Je sors avec le colonel pour aller visiter les tranchées ; on vient d’ailleurs de nous annoncer qu’il est arrivé un grand malheur au sixième bataillon. Nous commençons à parcourir le plateau , tout labouré par les obus ; j’avoue que cette promenade m’a semblé longue , mais le danger lui-même a son attrait et j’en profitai pour me rendre un compte exact de tout ce qui s’était passé depuis le matin. … » .

Suit la description de la situation et des lieux pour en arriver à cette relation de l’épisode sanglant arrivée au 6 ème bataillon . On est en droit de supposer que cette description , par sa précision , a permis par la suite la réalisation de gravures et de cartes postales dont la plus célèbre est celle que nous reproduisons en version noir en version couleur , en illustration de cette page .

 

LES CAUSES DU MALHEUR

 «  …Nous arrivons enfin au cantonnement du 6 ème bataillon. Là un spectacle horrible s’offre à nos regards. Le commandant du bataillon , l’aumônier, plusieurs officiers et un sergent étaient réunis dans une petite maison située presque à la lisière du bois , et précisément en face des batteries de Gagny. Dès le matin , on avait pu remarquer que l’ennemi avait dirigé son tir sur cette habitation, et les projectiles qui tombaient sans relâche avaient dû avertir le commandant qu’elle servait de cible aux artilleurs. Située à moins de 2000 mètres , elle devait tôt ou tard être atteinte , et la plus vulgaire prudence commandait de l’abandonner ; hélas il n’en avait pas été ainsi ; Le chef de bataillon qui l’occupait avec son adjudant –major avait voulu y rester pour déjeuner . »

 

L’HORRIBLE CONSTAT ….

 « A peine étaient-ils à table , qu’un obus arrivait sur l’angle du mur ; il avait traversé la paroi et y était venu éclater sous la table. La pièce ou se tenaient les officiers était entièrement bouleversée, l’explosion avait projeté à une grande distance les meubles et les pierres . On y entrait par le trou béant ouvert dans le mur. Trois officiers , l’adjudant-major ,un capitaine et un sous lieutenant avaient été tués sur le coup ; ils étaient là, renversés au milieu des décombres. Les corps broyés par les éclats conservaient une lointaine et hideuse ressemblance avec la forme humaine ; on eût dit qu’ils avaient été hachés à loisir par un meurtrier .

Le sergent était assis et appuyé contre le mur : son crâne avait été coupé avec une merveilleuse netteté un peu au dessus des yeux, et sa cervelle avait jailli sur la paroi blanche ; il semblait dormir. L’aumônier avait , lui aussi , été atteint à la tête , il mourut deux heures après. Quant au commandant et à l’officier payeur , qui devaient seuls échapper au carnage , ils étaient grièvement blessés ; on venait de les enlever .

J’ai recueilli de ce dernier quelques détails sur ce douloureux évènement. Il se rappelait ses impressions au moment où le projectile avait éclaté. « Je n’ai rien vu ,rien entendu ,disait-il, mais je me suis senti renversé , et j’ai eu le temps de penser que c’en était fini de moi « .

La vue de ces décombres sanglants et de ces membres arrachés produisit en nous une émotion profonde , et , regardant ce qui restait de ces hommes , tous jeunes encore , nous avions oublié que les obus continuaient à pleuvoir autour de nous. »….

 

Ce récit détaillé de l’officier des Mobiles Ambroise Rendu est à rapprocher de « l’incident » que décrivait succinctement le Général Vinoy au gouverneur de Paris , le Général Trochu, dans un courrier qu’il lui adressait pour lui faire part de la situation critique sur Avron :

 « Dans la matinée un obus est tombé dans la maison occupé par des officiers de l’Etat Major du 6 ème bataillon de gardes mobiles de la Seine entrain de déjeuner . Le commandant a été blessé , trois capitaines ont été tués , ainsi que l’aumônier Henri Gros (31 ans) . Le sergent secrétaire , lui , a été très grièvement blessé . Des gardes mobiles affolés ont tenté de s’enfuir …mais ont été ramené par les troupes qui étaient en arrière… »

 Quelques années plus tard , en Août 1875 le compositeur Guilmant composait à Sèvres une pièce pour orgue (Opus 45-54) sous le titre « Lamentation en ré mineur » avec la dédicace suivante : «  à la mémoire de mon ami l’Abbé Henri Gros , Aumônier volontaire du 6 ème Bataillon des Mobiles de la Seine , tué par un obus au Plateau d’Avron , à l’âge de 31 ans le 27 Décembre 1870 ( Bombardement de Paris) »

Tout le récit qui figure dans les 107 pages de le livre d’Ambroise –Rendu ( chapitre IV à VII) ,à propos du Plateau d’Avron , est tout aussi « vivant » . Il nous fait participer aux moindres détails de la vie courante comme celui par exemple de la « dégustation » de la soupe prussienne …. pour oublier le descriptif de l’épisode sanglant du déjeuner ci dessus…

RIEN NE VAUT LA SOUPE FRANCAISE

 

Résumé de la situation : le bataillon de la Mobile est descendu mener une attaque pour s’emparer de Maison Blanche à Neuilly Sur Marne . Les prussiens qui occupaient la maison dans le parc ont fui et « nos hommes » s’emparent des lieux :

 «  …Dans la cuisine une marmite est restée sur le feu , et la soupe saxonne y mitonne doucement attendant le retour des convives ; les gamelles gisent à terre . Nous emportons quelques morceaux spécimens de ce saucisson-bouillon que les Prussiens ont dans leur sac , et dont on nous a fait un si grand éloge . En réalité , c’est une sorte de composition grasse , dans laquelle entrent des pois secs , et qui permet de préparer en quelques minutes un potage assez nourrissant , quoique peu savoureux . Chaque homme a droit à tant de centimètre du précieux comestible. Je voulu faire le lendemain l’essai de cette mixtion en la délayant dans l’eau bouillante . Eh ! bien j’avoue qu’il est difficile de trouver quelque chose d’aussi fade , je pourrais dire d’aussi mauvais . A ceux qui , par système, font l’éloge de tout ce qui provient de nos ennemis , je puis dire que rien ne vaut la soupe française . Mais elle demande cinq heures »

 Ce « chauvinisme » pour la soupe française ne manque pas ....de sel , lorsque l’on sait que les soldats souffraient de la faim….Mais l’auteur ne manque pas d’humour non plus avec sa conclusion : « Mais elle demande cinq heures »

En bref ces 107 pages sont remarquables de précisions sur la façon dont les soldats vivent au quotidien , sur la façon dont ils se protégeaient du froid et se « logeaient » , sur les positions des troupes et de l’artillerie etc …etc …

 

Page précédente : A la mémoire des défenseurs

 

Haut

 

Page suivante :commémoration patriotique agitée

 

 
Menu
pu
Accueil
pu

PLATEAU d’AVRON /origine du nom . - Aperçu Historique , Chateaux d’Avron et les seigneurs d'Avron

pu
CHATEAU d’AVRON de Claude LE RAGOIS DE BRETONVILLIERS
pu

Séminaire de St Suplice au Château d'Avron. "les Solitaires d' Avron"

pu

Eglise Notre Dame d' Avron

-L'Historique de la construction

-Les Vitraux et les Mosaïques

g1

Guerre de 1870 au Plateau d'Avron

pu

Livres découverte du Plateau

Visite Guidée du Plateau d’Avron rue par rue

Ecoles Avronnaises- Historique et Photos de classes
pu
Les ritals Bergamasques d'Avron
pu

CURIOSITES DU PLATEAU D’AVRON (le Bassin , le Château d’eau, la Maison de Carton, le Casino  etc .….

pu
Infos et anecdotes Avronnaises
pu
Tranches de vie Avronnaise
pu
Le futur parc d'Avron
pu
Carrières de Gypse et Plâtrieres d'Avron
pu
L'association ADSEPA Autoroute A 103 Environnement et urbanisme avronnais

 

 

   
   
contacts